.

Accueil

Articles écrits par
Dauphine Scalbert
Alain Gaudebert
Mariemont, musée royal
Gustavo Pérez : Jalapa
Gustavo Pérez : Entretien
Chung-Huyn Cho
Kang-Hyo Lee
Maitre Kascho Morioka
Les bols coréens au Japon
Kim le potier
Collection Ataka
Tomimoto
Isabel García
Carole Young
Cecilia Ordóñez :
Céramicas Schlenker
Briqueteries de la Ruidosa
Ráquira
La chamba
Kimchi Ttok
Les céladons coréens
Tôk, Poterie utilitaire

Willkommen Bienvenue Welcome Bienvenidos

Français
Bienvenue à T. E. O.
Stages de céramique
Cours de tournage
Formation continue
Cont. pédagogique
Dauphine Scalbert
English
Welcome to T.E.O.
Pottery courses
Throwing classes
Dauphine Scalbert
Español
Bienvenido a T.E.O.
Cursos de cerámica
Cursos de torno
Dauphine Scalbert
Deutsch
Willkommen
Dauphine Scalbert
Kurse (Drehen an
der Töpferscheibe)


BRIQUETERIES DE LA RUIDOSA
Par Dauphine Scalbert
Revue de la Céramique et du Verre
janvier/février 1992 (N°62)


Ils fabriquent des villes entières avec leurs bras et l'aide d'un petit âne. Comme nous les potiers, ils travaillent l'argile et nous les délaissons, les briquetiers. Mais les architectes colombiens savent utiliser la brique pour la chaleur de sa couleur, la richesse de sa texture, et animer ainsi les lignes droites et surfaces planes des édifices modernes.

La Ruidosa est près de Zipaquira, non loin de Nemocôn et ses mines de charbon. Sous la lumière violente des tropiques, les briqueteries sont installées sur les veines d'argile, avec leur aire de séchage, leur noir tas de charbon, mais ce ne sont que des cahutes, et des ébauches de fours... ébauches ou ruines ? Les fours sont montés pour la cuisson, démontés lors du défournement. Quelle précarité pour les artisans de nos immeubles !
De pelletées en brouettées, l'argile est apportée dans une fosse où elle est mélangée avec l'eau et foulée aux pieds, puis jetée dans la boudineuse, un grand barril muni d'un axe et de pales. Un âne tourne autour du barril, un petit garçon marche derrière lui avec son bâton. L'argile est molle mais se tient, la cendre de charbon saupoudrée à bon escient l'empêche de coller au fond de la brouette, ou sur le sol. Couvert de terre, des cheveux jusqu'aux doigts de pieds nus, l'ouvrier remplit généreusement le gabarit de bois qui lui permet de mouler cinq briques à la fois. Homme d'argile, agenouillé devant une géométrie sans défaut, ses gestes d'automate sont plus ou moins rapide selon qu'il est payé à la pièce ou au mois.

Brouettées d'argile, brouettées de briques, brouettées de charbon, il en faut une tonne pour cuire 1000 briques. Le four est un vaste trou
Suite de l'article, cliquez ici

Suite de l'article :
rond que les ouvriers emplissent avec minutie en alternant une couche de briques et une couche de dix centimètres de charbon. De minces cheminées sont montées à 50 cm de distance pour permettre le tirage, depuis la sole jusqu'en haut, pendant la semaine que dure la cuisson. Le four n'a pas de voûte mais il est recouvert de combustible. Après plusieurs jours de refroidissement, les briques sont triées, bien cuites, plus tendres, deux prix : 18 et 23 pesos. Les ouvriers partagent par moitié les gains avec le propriétaire, à moins qu'ils ne soient salariés.
Dimanche, ils iront jouer au tejo ou boire de la bière, puis quand ils s'attaqueront à la veine d'argile sur laquelle ils habitent, ils déplaceront plus loin leurs pauvres demeures.
Dauphine Scalbert