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BRIQUETERIES DE LA RUIDOSA
Par Dauphine Scalbert
Revue de la Céramique et du Verre
janvier/février 1992 (N°62)
Ils fabriquent des villes entières avec leurs bras et l'aide d'un petit âne.
Comme nous les potiers, ils travaillent l'argile et nous les délaissons, les
briquetiers. Mais les architectes colombiens savent utiliser la brique pour
la chaleur de sa couleur, la richesse de sa texture, et animer ainsi les
lignes droites et surfaces planes des édifices modernes.
La Ruidosa est près de Zipaquira, non loin de Nemocôn et ses mines de charbon.
Sous la lumière violente des tropiques, les briqueteries sont installées sur les veines
d'argile, avec leur aire de séchage, leur noir tas de charbon, mais ce ne sont que des
cahutes, et des ébauches de fours... ébauches ou ruines ? Les fours sont montés pour
la cuisson, démontés lors du défournement.
Quelle précarité pour les artisans de nos immeubles !
De pelletées en brouettées, l'argile est apportée dans une fosse où elle est mélangée
avec l'eau et foulée aux pieds, puis jetée dans la boudineuse, un grand barril muni
d'un axe et de pales. Un âne tourne autour du barril, un petit garçon marche derrière
lui avec son bâton. L'argile est molle mais se tient, la cendre de charbon saupoudrée à
bon escient l'empêche de coller au fond de la brouette, ou sur le sol. Couvert de terre,
des cheveux jusqu'aux doigts de pieds nus, l'ouvrier remplit généreusement le gabarit
de bois qui lui permet de mouler cinq briques à la fois. Homme d'argile, agenouillé
devant une géométrie sans défaut, ses gestes d'automate sont plus ou moins rapide
selon qu'il est payé à la pièce ou au mois.
Brouettées d'argile, brouettées de briques, brouettées de charbon, il en faut une
tonne pour cuire 1000 briques. Le four est un vaste trou
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rond que les ouvriers emplissent
avec minutie en alternant une couche de briques et une couche de dix centimètres
de charbon. De minces cheminées sont montées à 50 cm de distance pour permettre le tirage,
depuis la sole jusqu'en haut, pendant la semaine que dure la cuisson. Le four n'a pas de voûte mais il est recouvert de combustible. Après plusieurs jours de refroidissement, les briques sont triées, bien
cuites, plus tendres, deux prix : 18 et 23 pesos. Les ouvriers partagent par moitié les
gains avec le propriétaire, à moins qu'ils ne soient salariés.
Dimanche, ils iront jouer au tejo ou boire
de la bière, puis quand ils s'attaqueront à la veine d'argile sur laquelle ils habitent, ils
déplaceront plus loin leurs pauvres demeures.
Dauphine Scalbert
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